A cause des trahisons qu'il a subi par le passé, Hiroto est assez distant et a beaucoup de mal à accorder sa confiance. Aux premiers abords c'est une personne qui peut paraître assez froide mais quand on apprend à le connaître et à l'apprécier il peut se révéler être un ami loyal sur lequel on peut compter. Néanmoins il n'exprimera pas ses sentiments ouvertement pour autant. Ainsi même s'il considère Ah Eun comme son meilleur ami il se gardera bien de le lui avouer. La danse est sa passion et il se donnera tous les moyens pour réussir. Doué d'un talent exceptionnel il ne compte pas les heures d'entraînement pour se perfectionner encore davantage. Même s'il n'est pas du genre à se vanter d'être le meilleur il aime la compétition et avoir un rival de haut niveau est la meilleure motivation. C'est pour cela qu'il affectionne beaucoup sa nouvelle colocataire, Sayuri Ôta. Tout comme lui, elle est très talentueuse, et il prend un certain plaisir à s’entraîner à ses côtés. Mais leur relation relève plus d'une entente comme chien et chat que d'une amitié calme et traditionnelle. Les disputes sont de rigueur mais ne sont jamais méchantes, ils aiment juste se taquiner. Il sait également que dans les moments de faiblesse il peut compter sur elle, tout comme elle peut compter sur lui. Mais tous ses compliments, il préférera les garder pour lui plutôt que le lui en faire part.

Février 1990. Keiko Asakura se plaignit de violents maux de ventre lors de son entraînement. Le directeur de la salle de sports appela tout de suite les urgences. Le verdict tomba : déni de grossesse, elle était enceinte de trois mois. Le père ? Elle ne le connaissait pas. Peut être cet homme qu'elle avait rencontré dans un bar un soir lorsqu'elle travaillait encore comme hôtesse ou bien cet autre homme, plus jeune, qu'elle avait rencontré lors d'un gokon. Peu importe, ça lui était égal. De tous les malheurs qui pouvaient lui arriver il n'y avait rien de pire. Ce petit bébé elle le maudissait déjà. Comment trois mois avaient pu s'écouler sans qu'elle ne se rende compte de la présence de ce petit monstre à l'intérieur de son corps ? Trois mois... il était trop tard pour avorter. A cause de lui elle était obligée de mettre ses rêves entre parenthèses. Devenir chanteuse, elle ne vivait que pour ça depuis son adolescence. Elle n'était pas très douée mais continuait de prendre des cours en espérant pouvoir un jour atteindre le niveau suffisant pour lui permettre de toucher les étoiles. Alors avoir un enfant... C'était vraiment pas dans ses projets. Le manager qu'elle venait de trouver la laissa tomber. Son peu de talent ne valait pas la peine d'attendre six mois qu'elle puisse retrouver la totalité de ses capacités. Avec cet être minuscule dans le ventre, personne ne voulait la prendre sous son aile. Elle n'eut pas d'autre choix que de s'y résoudre. Peut être ce bébé venait-il de signer l'arrêt de mort de sa carrière avant même qu'elle ne commence.

Avril 1990. Depuis que le médecin lui avait annoncé la nouvelle, toute sa vie n'avait cessé de dégringoler. Elle avait été renvoyée, son propriétaire l'avait mise à la porte pour loyers impayés... Se retrouvant à la rue et sans un sous elle n'eut pas d'autre choix que de rentrer chez sa mère qui avait toujours désapprouvé ses choix. Elle avait fugué il y a cinq ans et depuis elle n'avait appelé sa mère qu'à de rares occasions. L'accueil fut glacial. Elle accepta de la loger pour la nuit mais refusa que cette fille de mauvais genre s'installe à son domicile. Ayant de la peine pour sa sœur, ce fut finalement son petit frère, Yukihiro, qui lui proposa de l'héberger. Il vivait avec sa femme, Ayumi, dans un petit appartement de Tôkyô. Ce n'était pas très grand mais les deux chambres permettaient à chacun d'avoir son intimité. Son frère et son épouse lui apportèrent énormément de soutient tandis que Keiko plongeait peu à peu dans la dépression.

Août 1990. Les contractions avaient commencé au beau milieu de la nuit. Yukihiro la conduisit à l'hôpital. Ayumi les rejoignit deux heures plus tard avec les affaires dont aurait besoin la nouvelle maman. L'accouchement était en avance de trois semaines. Après cinq heures de travail, le petit Hiroto vit enfin le jour. Toute la haine que Keiko avait pu lui porter durant ces six derniers mois disparut dès que le petit bonhomme lui saisit l'index de sa main minuscule tout en la regardant avec ses beaux yeux marrons. La jeune maman fut sous le charme. Ce n'était pas un montre mais un ange. Néanmoins le charme du nouveau né n'opéra qu'un temps. Lorsqu'elle fut totalement remise de l'accouchement, ses rêves de gloire revinrent au galop et avec un bébé dans les pattes elle savait d'avance qu'elle n'obtiendrait rien. Elle se résolut alors à abandonner son enfant à Yukihiro et Ayumi. Bien qu'ils ne fussent pas contre le fait de s'occuper du petit Hiro, ils avaient été déçus du choix de Keiko et auraient préféré qu'elle se consacre à son enfant plutôt que de courir après des rêves éphémères. Elle quitta leur appartement et retourna à la chasse aux producteurs. Yukihiro et Ayumi avait déjà essayé quelques fois d'avoir un enfant, sans accès. Hiro était alors comme un ange béni du ciel. Même s'il n'avait pas leur sang ils l'aimaient déjà comme s'il était leur propre fils.

Juin 1998. Hiro était en troisième année de l'école primaire. Il savait que Yukihiro et Ayumi n'étaient pas ses parents biologiques, et que sa vraie mère l'avait abandonné. Enfin, qu'elle n'avait pas eu d'autre choix que de l'abandonner, c'est le version que ses parents avaient choisi afin qu'il n'en soit pas trop blessé. Malgré tout, il les appelait « papa » et « maman » et les considérait comme ses parents, n'ayant jamais eu de contact avec sa mère depuis son départ. Il menait une petite vie heureuse. Mais tout ce bonheur fut chamboulé en ce mois de juin 1998. Un soir, alors qu'il rentrait de l'école, il n'osa pas ouvrir la porte de l'appartement. Des cris fusaient de l'autre côté. Il reconnut la voix de sa mère et de son père, mais une troisième voix inconnue résonnait encore plus fort. Il comprit plus tard qu'il s'agissait de sa mère biologique. Consciente enfin que jamais elle n'atteindrait ses rêves, elle était revenue pour récupérer son fils. Yukihiro et Ayumi s'y opposèrent véhément. Ils avaient élevé Hiro depuis sa naissance, ils l'avaient vu grandir jour après jour, ils l'avaient aimé comme leur propre enfant... Comment osait-elle revenir pour leur arracher leur fils adoré ? Keiko ne cessait de clamer que Hiro était son fils, qu'il lui revenait de droit, qu'eux deux n'avait pas de lien de sang avec lui. Ils ne pouvaient pas la contredire sur ce point mais elle l'avait abandonné, préférant privilégier une hypothétique carrière à un bébé bien réel, c'était eux qui l'avaient élevé durant ses huit premières années, et ça Keiko ne pourrait pas le leur retirer. Hiro inquiet se décida enfin à ouvrir la porte. Il entra timidement et s'approcha des adultes sans faire de bruit, attendant un moment de calme pour enfin dire « maman ». Les trois regards se portèrent sur le petit bonhomme apeuré. Keiko se dirigea vers lui en ouvrant les bras, mais ce fut dans ceux de Ayumi qu'il alla trouver refuge. Blessée, Keiko décida de partir mais leur promis qu'elle n'en resterait pas là.

Septembre 1998. Keiko entama des poursuites judiciaires contre son propre frère et son épouse afin d'obtenir la garde de Hiro. Même si sa carrière de chanteuse n'avait pas décollé elle avait tout de même réussi à gagner de l'argent par-ci par-là avec des petits jobs, surtout des jobs de nuit et peu recommandables. Elle avait été hébergée par ses conquêtes du moment, un directeur de film pour adulte, un manager peu scrupuleux... Elle s'était contenté de vivre à leurs crochets et mit son argent de côté. Elle n'eut alors pas de mal à se trouver un bon avocat. Mais Yukihiro et Ayumi était bien décidés à ne pas se laisser faire, et malgré leur peu de moyens, ils engagèrent eux aussi un avocat. Une bataille acharnée commença entre les deux partis.

Décembre 2002. Yukihiro et Ayumi faisaient de leur mieux pour que Hiro souffre le moins possible de cette situation. Il leur avait même exprimé le souhait de rester avec eux, l'autre « dame » lui faisait peur. Ils étaient plus déterminés que jamais à le garder et à le protéger. Mais Keiko n'avait pas cessé de lutter depuis plus de quatre ans maintenant et comptait bien mettre la main sur son fils. On était le 25 décembre. Comme tous les enfants Hiro adorait cette période. Malgré l'argent qui commençait à manquer, Yukihiro et son épouse avait tenu à offrir un Noël décent à leur petit ange et le couvrirent de cadeaux autant qu'ils purent se le permettre. Ayumi finissait de préparer le déjeuner lorsque quelqu'un frappa à la porte. Elle alla ouvrir et se retrouva vite projetée à terre. Keiko entra comme une furie tout en hurlant le prénom de son fils. Yukihiro l'empêcha d'entrer dans le salon où se trouvait Hiro et l'emmena de force dans la cuisine où Ayumi alla vite les rejoindre. Les cris retentirent de plus belle, Yukihiro ordonna à sa sœur de partir tandis que celle-ci les menaçait s'ils ne lui donnaient pas toute de suite son fils. Elle s'empara d'un couteau sur la table de travail et le pointa vers son frère. Ayumi horrifiée ne put retenir un cri de terreur, voyant son mari déjà mort. Entre temps le petit Hiro s'était approché de la porte de la cuisine. Lorsqu'it vit cette dame menacer son père il ne réfléchit pas et s'élança vers elle pour l'arrêter. En tombant tous les deux ils renversèrent une bonne partie des plats préparés et ustensiles posés et sur la table, faisant ainsi retentir un grand vacarme. Ayumi vint vite s'agenouiller près de son fils tandis que son père alla appeler les urgences. Plusieurs couteaux de cuisine avaient été entraînés dans leur chute, dont un qui avait grandement lacéré le bas du dos de Hiro. Keiko était comme tétanisée et ne savait plus quoi faire. Yukihiro lui intima de partir sur le champ si elle ne voulait pas qu'il appelle la police. Elle s'exécuta. De cet accident, Hiro en gardera une cicatrice à vie.

Octobre 2005. Le procès toucha enfin à sa fin. L'accident de Noël 2002 ainsi que quelques autres qui eurent lieu après jouèrent en faveur de Yukihiro et Ayumi qui obtinrent la garde légale et exclusive de Hiro. Keiko fut elle internée dans un hôpital psychiatrique, la cour ayant reconnu la démence. Après toutes ces épreuves douloureuses, la petite famille pouvait espérer retrouver une vie paisible.

Mars 2006. Alors qu'ils avaient presque retrouvé la routine d'une vie de famille normale, un nouvel élément vint tout perturber. Un soir, Hiro s'était relevé pour aller aux toilettes. Tandis qu'il se dirigeait vers la salle de bains il fut interpellé par des bruits qui venaient du salon. Ses parents étaient en train de discuter. Son père déplorait le fait qu'il n'aurait jamais son propre fils de sang et Ayumi lui soutenait que vu leurs finances il leur était impossible d'envisager la venue d'un bébé. Le procès pour garder Hiro leur avait demander de grandes sommes d'argent et ils étaient vraiment dans le rouge. Un bébé leur imposerait de déménager dans un appartement plus grand et ça ils ne pouvaient pas se le permettre. Bien que ces paroles n'avaient pas été dites contre Hiro, car au fond ils l'aimaient plus que tout et souhaitaient surtout lui offrir un petit frère ou une petite soeur, le jeune garçon en fut terriblement blessé, touché au vif. Se sentant fautif et détesté, étant la cause direct de ce qu'il pensait être la tristesse de ses parents, il fugua quelques heures plus tard au cœur de la nuit.

Juillet 2006. Hiro traîna longtemps dans les rues et squatta de vieux immeubles avant de se faire enrôler par une bande de zonards qui lui ouvrirent leur porte. Ce n'étaient pas des voyous à proprement parler, ils ne se battaient pas avec leurs poings mais à coup de pas de danse. La street dance en provenance des États-Unis était en plein boom dans le milieu de la rue et c'est ainsi que Hiro fut introduit à ce qui deviendra sa plus grande passion : la danse. Alors qu'il ne s'y était jamais intéressé auparavant, ses amis lui reconnurent rapidement un talent inné et très prometteur. Peu de temps après, il fut repéré par le meilleur danseur de rue de la ville, Ken Ôbushi, qui deviendra par la suite son meilleur ami. Ensemble ils s'entraînèrent et se soutinrent. Il acquit à la vitesse de la lumière les techniques les plus compliquées ne cessant d'épater toute la bande de jour en jour. Hiro devint vite, au même titre que Ken, l'un des danseurs les plus respectés du milieu. Néanmoins sa vie dans la rue ne fut pas si facile que cela, devant sans cesse se cacher et éviter la police qui le recherchait pour le ramener à ses parents. Même s'il n'étais pas vraiment en colère contre eux, mais plus contre lui-même, il n'était pas prêt à rentrer. Même si la danse lui donnait une certaine impression de renaissance il se voyait encore comme un rebuts qui avait causé le malheur de ses parents. Pour cette raison, il se consacra corps et âme à la danse. Partageant tous deux le même rêve, celui de devenir danseur professionnel et de pouvoir vivre de cette passion, ils se promirent de s'entraider jusqu'à ce qu'ils puissent enfin le concrétiser, ensemble liés à vie par leur amitié.

Mars 2008. Hiro avait atteint une certaine réputation. Avec Ken ils étaient devenus les « rois » de la street dance. C'était le surnom qu'on leur avait donné. Personne n'arrivait à les battre lors des battle tant ils étaient doués. Mais un jour un groupe assez particulier débarqua dans leur quartier et demanda après les deux rois. Il s'agissait d'un groupe de danseurs qui étaient originaires d'une école de danse réputée : l'institut Tenno. Ken et Hiro en avait vaguement entendu parler comme étant une prestigieuse académie des arts mais ne s'y étaient jamais intéressés plus que cela. Ces étudiants de première année étaient venus les défier persuadés qu'ils les écraseraient en deux minutes, montre en main. Ils avaient entendu d'eux parler par des connaissances qui ne faisaient pas partie de Tenno. On les avait dépeint comme des danseurs talentueux et aguerris. Ces étudiants de première année ne pouvaient pas tolérer que de futiles délinquants puissent être meilleurs qu'eux, qui appartenaient tout de même à Tenno. C'est donc plein de fierté qu'ils vinrent leur lancer ce défi. Malheureusement pour eux, ce fut le contraire qui arriva. Ken et Hiro en ressentirent une grande fierté. Ce n'est pas tous les jours qu'on bat à plate couture des étudiants d'une école renommée après tout. Cet événement travailla dans la tête dans deux jeunes garçons. L'institut Tenno... Et pourquoi pas ?

Avril 2009. Hiro et Ken s’apprêtèrent à passer le concours le plus important de leur vie : le concours d'entrée de l'Institut Tenno, l'académie des arts la plus prestigieuse du pays. Même s'ils savaient qu'ils n'avaient pas le profil idéal (pas de diplôme de fin d'études du lycée, pas de formation officielle dans une école de danse reconnue) ils espéraient que leur talent comblerait ce vide. Cela leur ouvrirait certainement les portes vers un rêve encore plus grand : intégrer la Johnny's. Depuis qu'ils avaient tout misé sur ce concours il y a plus d'un an, ils s'étaient entraînés sans relâche, des heures et des heures durant. Maintenant le moment de vérité était arrivé. Les auditions se faisaient par groupe de dix personnes. Ils avaient eu la chance de tomber dans le même. Ken passa en premier. Le jury acquiesça d'un signe de tête et firent passer le candidat suivant tandis qu'il alla retrouver sa place aux côtés de son ami au fond de la salle. Puis vint le tour de Hiro. Dès que sa prestation fut terminée, des exclamations du jury commencèrent à fuser. Ils avaient aimé. Non ils avaient adoré. Ils n'arrivaient plus à s'arrêter, continuant de chanter les louanges de la carrière prometteuse du garçon. Hiro était aux anges. Cependant ils durent attendre quelques jours avant d'avoir les résultats finaux. Une fois de plus le verdict tomba : Hiro était accepté, Ken recalé. Le bonheur de Hiro fut miné par cette nouvelle. Il aurait tellement voulu réussir avec son meilleur ami, ils se l'étaient promis. Ken tenta comme il put de consoler son ami qui semblait encore plus affligé que lui. Il lui dit qu'il continuerait de se battre pour atteindre son rêve de son côté quoiqu'il advienne et lui fit promettre que lui se donnerait à font à l'institut et retrouverait une vie normale. Ce fut sur cette nouvelle promesse que se quittèrent les deux amis.

Mai 2009. Après plus de deux ans d'absence, Hiro se décida à rentrer chez ses parents. Même s'il ne les avait pas revus depuis sa fugue il ne les avait pas laissés sans nouvelles pour tautant. De temps en temps il était venu traîner dans le quartier pour les apercevoir mais en prenant toujours soin de bien rester caché. Il en profitait pour aller déposer une fleur de lys devant leur porte, la fleur préférée de sa mère. Ce retour il l'appréhendait. Comment allaient réagir ses parents ? Ils seraient sans doute en colère. Mais il avait tellement envie de leur apprendre la nouvelle maintenant qu'il avait retrouvé confiance en lui, il voulait juste leur montrer que même s'il n'était pas leur fils de sang il pouvait tout de même être quelqu'un de bien qui pouvait réussir dans la vie. Ce fut la boule au ventre qu'il frappa timidement à la porte. Le cliquetis de la serrure résonna. Son ventre se contorsionna davantage. Durant une seconde il eut presque un vertige. Puis la porte s'ouvrit laissant apparaître le visage de sa mère. Elle avait vieilli, peut être à cause de l'inquiétude ? Elle ouvrit de grands yeux et approcha doucement sa main de la joue du jeune homme. Hiro n'arrivait pas à articuler le moindre mot. Tendrement elle lui caressa la joue en murmurant son prénom. Ce à quoi il répondit par un « maman » tout en fondant en larmes. Les larmes de sa mère ne mirent pas plus de temps à couler elles aussi. Ils se serrèrent dans les bras l'un de l'autre et se laissèrent tomber sur le pas de la porte. Au même moment son père qui rentrait du travail arriva et n'en crut pas ses yeux. Son fils tant aimé, son fils qu'il avait cru ne jamais revoir était là sous ses yeux. Laissant tomber son attaché-caisse, il alla se joindre à leur étreinte tout en caressant avec amour les cheveux du garçon. Après les retrouvailles, une fois assis dans le salon, Hiro leur expliqua les raisons de son départ soudain. Ses parents recommencèrent à pleurer, se sentant tellement coupables. En lui serrant fortement les mains ils lui expliquèrent les raisons de ces paroles et lui promirent qu'il était la chose la plus précieuse et la plus merveilleuse qu'ils avaient sur cette terre. Hiro se sentit tellement soulagé et tellement heureux. Il en profita alors pour leur annoncer son acceptation à l'Institut Tenno. Yukihiro et Ayumi furent tellement fiers de celle nouvelle. Durant ces deux dernières années ils avaient été tellement persuadés qu'un jour on viendrait leur apprendre que leur fils avait été retrouvé mort dans la rue... Mais il était devenu un jeune homme responsable et avait su prendre soin de lui. Ils se jurèrent de l'aider autant qu'ils le pourraient pour qu'ils puissent atteindre ses rêves.

Août 2009. Sa vie avait enfin retrouvé un semblant de normalité. Il avait repris contact avec ses parents et leur relation était plus qu'au beau fixe, il dormait de nouveau dans un lit bien chaud et ne louper aucun repas. Mais le côté ordinaire de sa nouvelle vie s'arrêtait là. En effet, car depuis quatre mois Hiro était devenu un étudiant de Tenno, l'académie des arts la plus réputée du pays. Il mangeait de l’entraînement tous les jours, et il adorait ça. Se lever danse, penser danse, respirer danse, dormir danse... C'était comme un rêve. Sans oublier le chant qu'il avait pris en option. Il pouvait enfin faire ce qu'il aimait par dessous tout et ce sans aucune contrainte. Malgré le fait qu'il n'ait jamais pris de cours de danse à proprement parler contrairement à tous les autres élèves de sa promotion, il s'était vite révélé comme le meilleur élément de cette année. Les professeurs ne cessaient de s'extasier sur ses compétences hors normes et l'encourageaient en lui corsant certaines leçons ou certains exercices, pour le plus grand plaisir du jeune homme. Il ne visait pas forcément la première place, mais il voulait être bon, il voulait progresser autant que ses capacités le lui permettraient. Les professeurs appréciaient beaucoup cette fougue et cette détermination. A cause du fait qu'il sorte de la rue, la plupart des élèves l'avaient ignoré dès la rentrée, sauf un : Kim Ah Eun. Il avait semblé ne pas avoir porté d'importance à son passé et l'avait juste pris comme il était. Il était pour ainsi dire son seul véritable ami à l'Académie. Ils s'entendaient vraiment très bien et se soutenaient mutuellement. Hiro était heureux d'avoir pu rencontré quelqu'un avec qui il puisse avoir ce genre de relation dans l'enceinte de Tenno. Il craignait d'être trop différent pour pouvoir avoir des amis dans ce milieu particulier. Il n'en oubliait pas pour autant Ken, son meilleur ami. Ils ne s'étaient pas revus depuis les résultats mais ils communiquaient énormément par sms et se téléphonaient de temps en temps. Hiro voulait être sûr que son ami n'abandonnait pas ses rêves malgré cet échec. Cette académie lui plaisait et il était bien décidé à se dévouer corps et âme à la danse, peu importe les souffrances qu'il devrait endurer.

Juillet 2010. Hiro était alors en deuxième année. Il avait réussi sa première année avec brio, les professeurs chantant ses louages et voyant déjà en lui une future étoile. Il n'avait pas pris la grosse tête pour autant et restait quelqu'un de simple. Certains de ses camarades avaient réussi à passer outre son passé de délinquant et ils avaient pu tisser des liens d'amitié. Mais ça n'égalait pas la relation qu'il avait avec Ah Eun. Ils passaient énormément de temps ensemble et Hiro faisait tout son possible pour aider son ami à progresser même si celui-ci était déjà très doué. Ces derniers temps Ah Eun avait commencé à traîner avec un certain Hyun Su. Hiro avait du mal à cerner ce type et ne savait pas trop quoi en penser. Avec le temps il avait peu à peu perdu contact avec Ken. Pourtant de son côté il avait continué à lui envoyer des messages régulièrement mais Ken répondait de moins en moins. Cela attristait beaucoup Hiro car Ken était comme un frère pour lui. Ah Eun n'avait pas du tout envie de remplacer Ken dans le cœur de Hiro mais il faisait tout son possible pour réconforter au mieux son ami. Puis un jour, le téléphone de Hiro sonna : c'était Ken. Il l'appelait pour le prévenir que la Johhny's qu'ils rêvaient tous deux d'intégrer allait organiser de nouvelles auditions prochainement. Cela ravit le jeune homme au plus haut point. Déjà car il était maintenant sûr que Ken n'avait pas abandonné ses rêves et aussi car ils allaient enfin pouvoir de nouveau travailler ensemble dans le but de ces auditions. Durant un mois, en plus de ses cours, Hiro retrouvait régulièrement Ken pour s'entraîner. Il avait presque était ému aux larmes lorsqu'ils s'étaient retrouvés enfin face à face depuis tout ce temps. C'était comme si le bon vieux temps était de retour.

Août 2010. Le jour de l'audition était enfin arrivé. Les deux amis avaient la boule au ventre mais ils étaient bien déterminés à l'emporter. Hiro était tellement heureux de pouvoir vivre ce moment avec son meilleur ami. Passer du temps ensemble, rigoler, faire des dance battle... Tout ça lui avait tellement manqué et ça faisait tellement de bien de les retrouver. Ken était venu chercher Hiro en voiture à son dortoir. Malheureusement cette session d'auditions n'avait pas lieu à Tôkyô mais à Ôsaka. Ce n'était pas ce détail de distance qui allait arrêter les deux compères. Le trajet en voiture se déroulait à merveille malgré la pluie battante et la bonne humeur régnait. Hiro n'avait pas connu un tel bonheur depuis longtemps. Il attendait tellement de cette audition. Intégrer la Johnny's... ce serait tellement whaou ! Et encore plus si cela arrivait avec Ken. Ils durent s'arrêter un instant pour faire le plein. Hiro en profita pour aller aux toilettes. Lorsqu'il revint il ne parvint pas à ouvrir la portière. Il toqua au carreau pour demander à Ken de débloquer la fermeture automatique des portes. Dans un premier temps Ken ne répondit pas, le regard perdu dans le vide. Hiro insista...

« Oh Ken ! Ken ! Tu m'entends ? Qu'est-ce que tu fous ? Tu m'ouvres la porte steuplaît ? »

Ken réagit enfin et dirigea son regard vers Hiro qui attendait tout souriant de l'autre côté de la vitre. Son regard était glacial, empli de noirceur.

« Tu ne me voleras pas mon rêve une seconde fois. Bâtard ! »

Hiro perdit son sourire et ses yeux s'emplirent d'incompréhension. Il bégaya...

« Q... Quoi ? »

Sur ce Ken démarra la voiture. Dans un premier temps Hiro complètement abasourdi suivit d'un pas rapide la voiture tout en appelant son ami. Mais rien n'y fit. Ken accéléra abandonnant Hiro sur le bord de la route. Quoi ? Que venait-il de se passer ? Non. C'était impossible. Hiro restait planté là, trempé par la pluie, devant cette station service paumée en pleine campagne. Il ne bougeait plus. Ces mots... Non, Ken n'aurait jamais pu les prononcer. Et pourtant c'était bien lui qui venait de l'agresser. « Bâtard »... Ken savait à quel point Hiro détestait cette insulte à cause de sa mère. Il en avait beaucoup souffert lorsque ses camarades l'avaient insulté de la sorte. Il ne l'avait pas choisi au hasard. Mais... Pourquoi ? Durant ces quatre dernières semaines ils avaient passé tout leur temps libre ensemble, retrouvant leurs liens de fraternité comme au temps de la rue. Tout ça aurait été faux ? Ken aurait joué un jeu durant toutes ces semaines ? Hiro ne pouvait pas le croire. Son meilleur ami ne pouvait pas le trahir. Pourtant il devait bien se rendre à l’évidence : il était seul sur cette route. Il serra les poings, les larmes commençaient à poindre aux coins de ses yeux. Non... Non... Il fut soudainement sorti de son immobilité par un camion qui arrivait et le klaxonnait pour qu'il bouge de là. Hiro mit quelques secondes à réagir et eut juste le temps de bondir sur le côté pour l'éviter. Ce fut la goutte d'eau qui fit déborder le vase... et ses larmes. Ainsi tombé dans le bas-chaussé plein de boue, il devait avoir l'air bien misérable. Il grimaçait tant la douleur de la trahison était horrible. Il serrait ses cheveux dans ses poings, recroquevillé, tandis que les larmes inondaient son visage déjà trempé par la pluie. Comment celui qu'il considérait comme son meilleur ami avait-il pu jouer ainsi de lui ? Comment n'avait-il rien pu voir venir ? C'était sans doute cette confiance aveugle qu'il lui accordait qui l'avait empêché de s'apercevoir du plan obscur que préparait Ken. Lui qui pensait avoir retrouvé son ami, son frère... La trahison en était d'autant plus violente. C'en était trop. Il cria aussi fort qu'il le put, déchirant le silence de la campagne. Un cri presque bestial, ampli de haine, de colère et de rage. Il ne le laisserait pas s'en sortir aussi facilement. Une fois le choc passé, il retourna à la station service. Impossible d'aller jusqu'à Ôsaka pour passer l'audition, il n'y serait jamais à temps. L'employé, fort aimable et qui avait été témoin de la scène, lui apporta des serviettes et des vêtements de rechange. Il lui appela également un taxi afin qu'il puisse gagner la gare la plus proche pour retourner à Tôkyô. Tandis que la pluie battait encore plus fort les vitres de la voiture, Hiro se promit qu'il obtiendrait vengeance, quoi qu'il advienne.

Octobre 2010. Hiro n'avait pas revu Ken depuis cet épisode. Il s'était refermé sur lui-même et se tuait à la tâche en faisant des heures d'entraînement supplémentaires. Danser lui permettait de penser à autre chose. C'était son seul moment de répit. Alors plus il dansait et moins il se sentait mal en pensant à cette histoire. Il était revenu sans rien dire à personne, pas même à Ah Eun. Ce-dernier avait pourtant remarqué que quelque chose clochait. Son ami d'habitude si enjoué et souriant était devenu bien terne et solitaire. Mais Ah Eun ne comprenait pas pourquoi, cependant il ne voulait pas forcer Hiro à en parler s'il n'en avait pas envie. Il se contentait d'être encore plus présent à ses côtés que d’habitude, même si c'était en restant silencieux la plupart du temps. Puis un soir, au détour d'une émission télé, Hiro apprit que Ken avait été retenu à l'audition et qu'il allait débuter avec le nouveau groupe de la Johnny's. Cela le mit dans une colère noire. Cet enfoiré l'avait trahi, jouant avec lui durant des semaines, et son plan malsain avait fonctionné ? Où était la justice là-dedans ? Hiro ne pouvait pas l'accepter. Il reprit contact avec un grand nombre d'anciens camarades de rue pour tenter de trouver un moyen d'approcher Ken. L'un d'eux lui apporta ce moyen en donnant rendez-vous au nouveau Johnny's dans l'un de leurs anciens squats. Sauf que ce fut Hiro qui se rendit à ce rendez-vous. Il l'avait considéré comme son meilleur ami, son frère, pendant si longtemps, l'avait soutenu sans relâche et lui avait balayé ça d'un revers de main pour assouvir ses ambitions. C'était quelque chose que Hiro ne pouvait pas pardonner. Lorsque Ken vit arriver son « meilleur ami » il ne put s'empêcher de faire un rictus accompagné d'un « mais regardez qui voilà ! ». Hiro ne répondit pas à la provocation et se contentait de rester planté devant lui l'allure confiante. Les deux garçons se toisaient l'un l'autre. Puis Hiro se lança, passivement dans un premier temps en lui demandant pourquoi il avait fait une telle chose et si leur amitié avait donc été si peu importante à ses yeux. Ken éclata de rire et se moqua du pauvre petit bout-chou qui vivait au pays des bisounours. Il n'en fallut pas plus pour faire exploser la colère de Hiro. Il se jeta littéralement sur Ken qui ne l'avait pas vu venir. Hiro prit vite le dessus et le tabassa autant que ses forces le lui permirent. Lorsqu'il se releva, Ken avait le visage complètement ensanglanté et boursouflé. Il lui avait peut être cassé une ou deux côtes aussi. Pouvoir extérioriser cette violence emmagasinée depuis plus de deux mois avait été une véritable délivrance. Il abandonna Ken dans ce vieux squat tandis que ce-dernier lui balançait un « tu t'en tireras pas comme ça bâtard ! ».

Fin Novembre 2010. Même s'il avait éprouvé une certaine joie après avoir obtenu vengeance, c'était maintenant la peur qui lui rongeait les sangs. Avec le recul il n'en revenait pas d'avoir été aussi violent. Cette bête qui pouvait exister en lui l'effrayait. Même s'il avait voulu cette vengeance, il se dégoûtait d'avoir réagi de la sorte. Et puis il avait tout de même tabassé une star de la Johnny's, ce n'était pas rien. Pourquoi la maison de production n'avait-elle pas encore réagi ? Cela ne lui disait rien qui aille. Ken était rancunier de nature, il ne le laisserait pas tranquille tant qu'il n'aurait pas obtenu vengeance. Venaient-ils de rentrer dans un cercle sans fin ? Il craignait réellement ce qui allait arriver dans l'avenir à ce sujet. Tout ce qui s'était produit ces deux derniers mois avait complètement changé le caractère du garçon. Ce n'était pas passé inaperçu aux yeux de Ah Eun qui ne savait vraiment plus quoi faire pour aider son ami. Partageant la même chambre, il voyait bien dans quel état il était même s'il tentait de le cacher. Un soir, il se décida à parler à Hiro, il ne pouvait pas le laisser dépérir ainsi plus longtemps. A force de paroles douces et réconfortantes, Hiro finit par se confier et lui raconta tout ce qui s'était passé depuis le jour de l'audition. Ah Eun promit de ne rien révéler à personne de son secret. Il essaya de la rassurer en lui disant que dans le pire des cas il écoperait de prison avec sursis ou de quelques heures de travaux d'intérêt général et que vu son talent les professeurs ne prendraient pas le risque de le renvoyer. La situation n'était pas simple et Ah Eun ne pouvait rien faire pour l'aider à part être là et partager ses heures supplémentaires d'entraînement. Pour Ah Eun cela semblait bien peu de choses comparé à ce que traversait son ami, mais pour Hiro la présence du garçon était très importante, presque vitale. Il se raccrochait à lui et à leurs moments passés ensemble pour tenir le coup, même s'il n'en disait rien à Ah Eun. Puis un jour la sanction tomba. Pas de TIG, pas de sursis. Non. La prison ferme. Deux mois. Hiro et Ah Eun n'en revenaient pas. La Johnny's avait sans aucun doute influencé cette décision. Hiro n'avait pas le choix. Quelques jours plus tard il fut incarcéré dans l'une des prisons de Tôkyô l'empêchant ainsi de terminer sa seconde année à Tenno.

Mars 2011. Hiro a purgé sa peine. Ces deux mois il voudrait les effacer de sa mémoire. Enfermé et traité tel un rat. Jamais il ne se serait imaginé vivre ça il y a encore quelques mois. Il n'était pas fait pour la prison. Mais à cause d'une erreur commise lors d'un acte de colère il y avait été contraint. Durant les deux derniers mois, il avait eu quelques visites de ses professeurs qui ne pouvaient pas laisser tomber leur élève si brillant, mais ce fut surtout ses parents qui lui rendirent le plus souvent visite. Cependant il se sentait honteux devant eux, il se détestait de devoir leur faire vivre ça. Et eux se sentaient tellement triste de ne pas avoir vu la détresse de leurs fils plus tôt et de ne pas avoir pu l'aider et le soutenir comme ils auraient dû. Ayant prit connaissance des circonstances, ils n'étaient pas en colère contre lui et ne lui en voulaient pas non plus. Mais lui avait l'impression de ne plus être digne de l'amour que ces personnes qui avaient décidé d'être ses parents lui portaient. Il se voyait même encore pire que comme un déchet. En prison il ne pouvait même plus danser tant la cellule était petite. Il s'était fait le plus discret possible, craignant sans cesse d'être importuné par des gens peu recommandables qui auraient eu des intentions malsaines à son égard. Il y avait cependant quelqu'un d'autre qui était venu lui rendre visite très souvent : Ah Eun. Il ne l'avait jamais laissé tomber. Déjà que Hiro n'allait pas bien avant son incarcération, Ah Eun craignait que la prison ne le rende encore plus dépressif et que cela le conduise à un acte irréfléchi. Il était vraiment inquiet pour son ami et à chaque visite, il faisait de son mieux pour venir souriant et égayer un peu sa journée de détenu. Mais il n'avait jamais eu pitié de lui. Il était là parce que Hiro était son meilleur ami et qu'il voulait réellement le soutenir de toutes ses forces dans cette dure épreuve. Hiro était infiniment reconnaissant à Ah Euh de venir le voir aussi régulièrement. Ses visites lui faisaient toujours le plus grand bien. Il était heureux d'avoir la chance d'avoir un ami aussi formidable mais en même temps, tout comme pour ses parents, il se sentait honteux de devoir le faire venir dans un tel endroit. Pour lui Ah Eun était associé à une certaine forme de pureté dû à sa façon de danser, et cet endroit sale et noir était tout le contraire. Il ne se sentait pas digne non plus de la profonde amitié qu'il avait l'air de lui porter. Il lui en serait éternellement reconnaissant. Concernant l'Académie Tenno, n'ayant pas pu terminer sa seconde année, l'école ne pouvait pas le laisser entrer en troisième année. Hiro voyait déjà ses rêves brisés et l'amour propre de Ken comblé au plus haut point. Mais l'Académie lui proposa un compromis : redoubler sa seconde année pour pouvoir continuer ses études dans l'établissement. Ne voulant évidemment pas quitter Tenno, Hiro se résolut alors à accepter cette solution. Il craignait déjà son arrivée en seconde année avec une toute nouvelle promotion... Allaient-ils savoir pour la prison ? Après tout les étudiants de différentes années communiquaient assez peu entre eux, il y avait peut être une chance qu'ils ne le sachent pas et qu'ils le laissent tranquille. Les cours sans Ah Eun qui avait été admis en troisième année allaient être beaucoup moins drôles et attrayants. Bien qu'il ait été contraint d'abandonner la danse durant ces deux derniers mois, l'envie de danser était toujours là. Il espérait que la danse lui redonnerait confiance en lui et lui permettrait de s'accepter à nouveau comme c'était arrivé autrefois.

Juin 2011. Hiro est en plein milieu de sa deuxième seconde année. Contrairement à ce qu'il pensait, cette année est tout sauf inintéressante. Et tout ça il le doit à sa camarade et nouvelle colocataire de chambre : Sayuri Ôta. Une danseuse au potentiel exceptionnel, tout comme lui. Elle a des capacités extraordinaires et Hiro l'admire énormément pour son talent. A chaque fois qu'ils dansent ensemble ils sont en parfaite symbiose. C'est tout bonnement incroyable. Il n'avait jamais ressenti une telle osmose. Sans se le dire, ils savent qu'ils peuvent compter l'un sur l'autre dans les moments difficiles. Sayuri ne le sait pas, mais elle l'a fortement aidé à remonter la pente et à reprendre confiance en lui pour commencer à s'accepter de nouveau après ses deux mois de prison. A part Ah Eun, les autres étudiants de l'académie ne semblent pas être au courant, Sayuri y compris. Tant mieux, il préfère que cela reste son secret. Il a trop honte. Mais tout ceci, jamais il ne lui dira. Oh non ! Car Sayuri est aussi sa rivale pour la première place et ils ne peuvent s'empêcher de se chercher la bagarre. Ce n'est jamais méchant, mais ils s'entendent comme chien et chat. Cependant malgré toutes leurs chamailleries Hiro l'apprécie énormément et la considère comme une amie. Quant à Ah Eun, il est toujours aussi présent, c'est un ami formidable pour Hiro. Cependant quelque chose l'inquiète depuis quelques temps. Hiro a remarqué à plusieurs reprises qu'Ah Eun était anormalement fatigué ou qu'il avait l'air de souffrir de douleurs plutôt étranges. Un soir il a même cru déceler comme des bleus sur l'un des bras de son ami. Il avait l'air d'être devenu très proche de ce Hyun Su. Il espérait que ce garçon n'avait rien à voir avec la condition étrange de Ah Eun ces derniers mois... Mais il ne forcerait pas Ah Eun à lui en parler. S'il avait un problème il viendrait sûrement lui en parler de lui même. En tout cas, sans Ah Eun et Sayuri il n'aurait sans doute jamais réussi à en arriver là où il est aujourd'hui. Il n'est pas non plus redevenu le Hiro d'avant. Il y a toujours cette petite partie sombre qui l'étreint de l'intérieur et le fait souffrir mais il fait de son mieux pour la combattre. Il voudrait réussir à redevenir pleinement heureux comme il l'était avant tous ces évènements du début d'année. Il y avait encore beaucoup de travail mais il était convaincu qu'il y arriverait. A cause de cela, les autres élèves qui ne l'approchent pas ne le perçoivent que comme un danseur doué, froid et hautain. Mais Hiro a retrouvé toute sa détermination et compte bien dédié la moindre cellule de son corps à l'entraînement afin d'atteindre son rêve. Hors de question de laisser Sayuri être la meilleure !