Sans être être insouciante, Rin perd difficilement son sourire et cette douce lumière qu’il l’habite. De nature attentionnée, elle sait se montrer très proche des personnes qu’elle aime. Pour eux, elle essaye de se rendre utile du mieux qu’elle peut. Elle tend la main vers autrui sans pour autant être naïve. N’ayant pas de fratrie, elle s’est très tôt tournée vers les autres compensant ainsi un discret besoin de proximité. Malgré cela, elle ne peut s’empêcher de plonger dans son monde intérieur, ce qui l’isole.
Cependant, il ne faut pas trop se fier à son franc rire car c’est une personne qui possède beaucoup de tempérament. Elle se laisse souvent submergée par ses émotions et peut piquer des colères qui sont à l’opposé de son apparente douceur.

Rin est obstinée, que ce soit dans ses actions que dans son ressentit, il est donc difficile de lui faire changer d’avis. Néanmoins, être une tête de mule lui permet de ne pas relâcher ses efforts en particulier lorsqu’elle se lance dans un nouveau défi. C’est ainsi qu’elle a développé, seule, son talent au piano.
C’est une personne sérieuse qui s’applique dans son travail scolaire et malgré la présence d’une légèreté dut à son imagination sans limite, elle reste sincère envers les autres même si elle a plus de mal à le faire avec elle-même.
Fille unique, Rin n’était pas non plus une enfant gâtée. Très tôt, elle a appris la valeur des choses. C’est une personne que l’on ne peut acheter avec des paroles mielleuses ou de l’argent.

Rin provient de la classe moyenne, son père est ouvrier qualifié de chemin de fer et sa mère travaille en tant que standardiste dans un grand hôtel. Malgré des horaires décalés, ses parents se sont toujours montrés attentifs au bien-être de leur fille mais c’est auprès de son oncle que Rin trouva réconfort et sécurité. Employé dans une maison d’édition de Tokyo, son oncle lui ouvrit les portes du monde des livres. Elle baigna souvent dans la littérature populaire et fantastique. Son imagination débordante finit par la pousser à griffonner quelques textes ici et là. Ce plaisir naissant, elle le partagea très vite avec ses camarades de classe de 6ième.

Les mots devinrent sa drogue durant ses années de collèges et de lycée. L’intériorisation avait fini par devenir une muraille entre Rin et le monde extérieur. Son imagination étant devenue une extravagance aux yeux d’autrui, l’écriture fut son seul réconfort face au rejet des autres élèves. Dès lors, sa relation avec son père s’en vit détériorée. Travailleur manuel, il considérait la lubie de Rin comme un gâche-temps et accusait son frère ainé d’avoir entraîné sa fille sur une route sans issue. Ce dernier a toujours reconnu de ne pas rouler sur l’or avec son travail d’éditeur et rétorqua à son jeune frère de ne pas avoir su tenir tête face aux souhaits de leur parents.
Prise entre deux feux, Rin n’arrivera pas à choisir entre l’avis de son père qui déclarait que « Les rêves ne nourrissent pas une famille » et la passion de son oncle pour qui « Les mots sont la nourriture de l’âme ».

L’oncle était aussi son confident, un secret les unissait. Tout avait commencé après la découverte d’un phonographe. Alors qu’elle était en première année de primaire, Rin avait fouiné dans la cave de son oncle et y avait déniché un drôle d’appareil ressemblant à une valise. Il avait appartenu à la grand-mère paternelle qui l’avait ramené d’un voyage à l’étranger. Ce fut ainsi que la musique entra dans son univers.
Lors des visites de sa nièce, monsieur Chisaragi lui faisait écouter différents disques avec le phono-valise tout en lui lisant les dernières nouvelles de ces auteurs. Bercée autant par les mots que la mélodie, la petite fille se créait un monde multicolore. Dès lors, elle profitait de l’absence de ses parents pour enclencher la radio située dans la cuisine. Etant encore une enfant, elle supportait la vision arbitraire de son père grâce à la souplesse et l’ouverture d’esprit de sa mère mais Rin ne pouvait s’empêcher d’aimer l’univers complexe que s’était créé son oncle. Ce fut en grandissant qu’elle prit réellement conscience de la dureté de la vie et de la valeur de celle-ci.

Alors qu’elle était âgée de 16 ans, une histoire changea sa vie. Une histoire semblable aux récits qu’elle dévorait. Un matin, une douce musique s’éleva dans l’appartement familial. Intriguée, elle chercha la source de celle-ci. Elle finit par s’installer sur le sol du couloir menant à la chambre parentale. De l’autre côté du mur, quelqu’un jouait du piano et son jeu charma la jeune fille. Cet instant ne dura qu’une heure et dès lors Rin prit l’habitude d’écouter ce ou cette pianiste chaque matin à neuf heures.
Elle ne tarda pas à partager cette étrange rencontre avec son confident. Celui-ci garda ce secret, soulagé de voir sa nièce à nouveau radieuse. Les évènements ont fait qu’elle avait dut arrêter d’aller au lycée et sa famille sua sang et eau pour lui payer des cours particuliers. Endettés, ils tenaient à qu’elle obtienne son certificat de fin d’études. Avec l’argent de poche qu’elle avait accumulé au fil des années pour sa vie de romancière, Rin put s’acheter un synthétiseur quelques temps après cette rencontre. Têtue et autodidacte, elle se lança le défi de maîtriser le piano afin de pouvoir communiquer avec son pianiste. Elle se révèlera particulièrement douée avec cet instrument et même son père reconnut un certain potentiel.
Malheureusement un tragique évènement bouleversa la vie de sa famille. Rin avait beaucoup progressé avec son synthé seulement il était impossible pour ces proches de lui faire profiter de cours de musique. Se sera grâce à l’assurance-vie de son oncle que Rin engagera un professeur, répondant aux attentes de son défunt parent. Le jour tant attendu arriva, après un an d’écoute clandestine et de durs labeurs Rin fit connaître sa présence au pianiste grâce au synthé. Celui-ci lui joua sa réponse. Tous deux improvisèrent alors des morceaux et marièrent leurs instruments. Cette inhabituelle communication dura une année.

Cette expérience musicale eut un rendu bénéfique pour Rin, à nouveau plus en phase avec elle-même, elle avait pu reprendre son suivi scolaire en établissement en dernière année. Et alors qu’elle achevait le lycée, âgée de 18 ans, « son pianiste » disparait. Sur les recommandations de son professeur de musique, ses parents contactèrent l’institut Tenno. Mais Rin hésita, elle ne pensait pas que la musique prendrait une telle importance et après le départ de deux êtres chers, elle se mit à douter sur son devenir. Mais les faits sont là, ses interprétations transportent, elle transmet ses mots par ses mains. Elle tenta tout de même le pas et c’est sans surprise qu’elle décrocha une bourse pour l’institut.

Elève boursier, Rin a réussi à décrocher une place à l’Institut. Mais le monde de la musique est impitoyable, aussi son colocataire stoppa les cours durant leur première année. De nouveau seule, elle replongea dans ses écrits pendant les quelques moments de détente.
Elle trouva une complicité en la présence du musicien titulaire Kyohei Souma et ce malgré quelques langues de vipères. Ce dernier l’aida souvent au piano. A l’opposé, elle se heurta à un rival du nom de Shin Murakami, un jeune pianiste arrogant et séducteur de ces dames. Imbus, il se cassa douloureusement les dents en essayant de la séduire. Cependant, le jeu de celui-ci troubla la jeune étudiante lors d’une représentation en binôme. Il lui avait proposé de présenter la « Sonate pour deux pianos » de Mozart : ce morceau était celui par lequel Rin était tombée sous le charme de son pianiste. Ce fut le cœur serré que Rin quitta la scène après la fin du morceau.
Et alors qu’elle avait recalé Shin durant sa première année, Rin doit s’accoutumer de la présence du meilleur ami de celui-ci : Sorata Muroi.
Malgré un certain retrait par rapport aux autres, ceux qui l’ont écouté joué lui reconnaissent sa capacité à transporter les autres dans son univers.