Institut des Arts de la Scène de Tokyo
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Sommeils troublés et étranges journées

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AuteurMessage
Rin Chisaragi

Rin Chisaragi

Pianiste

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Message Sujet : Sommeils troublés et étranges journées
Sommeils troublés et étranges journées Icon_minitime Mar 18 Sep - 14:17

Rin Chisaragi &
& Others
Cour de Tenno • le 10/09 à 14:12


Les cours avaient repris depuis une dizaine de jours et déjà les emplois du temps des élèves étaient pratiquement saturés. Les journées défilaient à une vitesse folle et bien qu’ensoleillées, les étudiants ne purent profiter de ce beau temps.
Cet après-midi, le parc qui faisait office de cour était presque désert. Seul une poignée de jeunes se détendaient ici et là, entourés de leurs cahiers pour la plupart. Rin traversa l’étendue de verdure, faisant dos à l’institut.
Elle aperçut au loin une silhouette qui ne lui était pas inconnu. Assit sur un banc, un jeune homme aux cheveux clairsemés semblait perdu dans ses pensées, le visage éteint. La jeune femme se demanda si il n'allait pas de nouveau faire un malaise. Alors qu’elle commençait à se diriger vers lui, elle stoppa son élan à la vue d’une silhouette féminine qui se rapprochait furtivement du jeune étudiant. Tel un prédateur traquant sa proie, cette jeune femme ondula sur l’herbe fraichement coupée. Rin du se retenir de rire lorsqu’elle vit cette panthère bondir sur le pauvre garçon. A moitié étranglé et surprit, il n'en tint pas rigueur à son agresseur, au contraire au vu du sourire affiché sur le visage du coréen. Ôta-san brisa le fin silence en saluant Kim-san.

Tout en s’éloignant, Rin se demanda si ces deux -là ne sortaient pas ensemble. La première fois qu’elle remarqua le jeune danseur, cette jeune femme se trouvait à ses côtés ou plutôt avait accouru pour être à ses côtés. Tout ceci remontait au deuxième trimestre de sa première année. Alors que la jeune Chisaragi filait dans le bâtiment pour se rendre à son prochain cours, un étrange mouvement dans le couloir qu’elle venait de dépasser la fit se retourner. Elle entendit un bruit sourd qui fut suivit de deux voix, la plus grave appartenait à l’un de leurs professeurs. Elle se rapprocha du lieu et s’arrêta à l’angle du couloir. Un jeune homme gisait sur le sol, inerte et penchés au-dessus de lui un professeur que Rin n’avait jamais eu et une élève d’un autre département.
Rin reconnu tout de suite la jeune Sayuri Ôta, une danseuse de première année qui faisait beaucoup parler d’elle dans son secteur. Véritable prodige, elle s’était tout de suite démarquée des autres. Son charisme et sa présence sur scène n’ont fait que renforcer sa réputation au sein de l’institut, provoquant l’admiration des uns et la jalousie des autres.
Seulement là, ce n’était plus la fière idole que voyait Rin mais une femme affolée et au bord des larmes. Cette fragilité ne dura qu’un instant avant que la jeune femme ne reprenne ses moyens. Aidant le professeur à soulever le corps de son camarade, Rin les vit partir en direction de l’infirmerie.
Beaucoup de ragots circulaient dans l’établissement mais la jeune musicienne n’y prêtait guère attention. Tout de fois, ce jeune homme qui ressemblait à un ange endormi avait attisé sa curiosité aussi s’était-elle renseignée auprès des autres élèves. Ce fut son colocataire qui lui donna l’identité de « l’ange ». Ah Eun Kim, il se trouvait dans la même section que Ôta, il était en deuxième année et s’avérait être le colocataire d'un certain Hiroto Asakura.
Cette nouvelle attirance l’avait surpris plus qu’autre chose car depuis sa rencontre avec son pianiste, elle ne regardait plus vraiment les autres. Elle avait certes reprit ses cours en dernière année de lycée, du moins ceux de l’après-midi, Rin avait encore du mal à être présente mentalement.

Dénichant un banc près d’un bosquet, elle s’y installa. Une fois assise, elle lâcha un soupir. La matinée avait été longue et remplis. Réveillée aux aurores, elle ne put retrouver le sommeil, beaucoup trop secouée par son rêve elle s’était levée avec deux bonnes heures d’avance et juste à cause d’un cauchemar.

Le silence s’était installé dans la salle du théâtre, pas un souffle ne venait trancher l’atmosphère si douce et si troublante.
Seuls sur scène, les deux artistes étaient prêts à jouer le morceau.
Le plus âgé entama alors l’introduction, ses doigts caressèrent lentement les touches et pianotèrent plus vivement sur certains accords. Alternant lenteur et vivacité, il finit par ralentir jusqu’à ce que la dernière note meure sous sa main. Un court silence l’accompagna puis la voix du plus jeune s’éleva. Raide comme un piquet, il faisait face au public. Contant sa litanie, il chanta comme l’homme respire. Les mots empreints de tristesse furent enveloppés par le jeu de son musicien. Le regard neutre, ce fut par sa voix qu’il versa ses larmes. La douleur de l’attente, la frustration de l’entrave et la douce folie de l’espérance se déversèrent sur les personnes présentes. Ce n’était pas un triton qui chantait mais le vent, ce n’était pas la percussion des cordes qui se diffusait mais les mouvements de l’océan. Cette mer sombre et déchainée noya les visiteurs sous l’ardeur des sentiments.
Dissimulée derrière l’épais rideau, Rin fut subjuguée par leur prestation. La voix claire et chaude du soprano se mariait à merveille à la tendre cruauté du pianiste. Mue par une force inconnue, la jeune femme quitta son refuge et s’avança vers eux, vers lui. Les mains de l’homme se stoppèrent au-dessus du clavier. Cessant de jouer, il se leva et fit face à l’intruse. Cette dernière marcha jusqu’à lui et ce fut le cœur lourd qu’elle constata que le visage de son amour était toujours flouté. Elle avait beau imaginer des centaines de scénarios, elle ne parvenait jamais à s’imager son pianiste.
Sa fine main se posa sur la joue du jeune homme et caressa la surface brumée avec douceur. Soudain, elle l’a retira, stupéfaite. Les contours de la face masculine se faisaient plus nets et comme si une personne soulevait un pan de drap, l’inconnu se dévoilait. Les prunelles de Rin rencontrèrent deux sombres billes éclatantes. Elles étaient encadrées par de fins cheveux bruns et un rictus fit office de bouche. Cette arrogante expression, elle l’a connaissait que trop bien. Comment osait-il venir l’importuner jusque dans ses rêves ? Comment osait-il prendre la place de Son pianiste ?
Rin fut paralysée par cette vision, aussi ne put-elle réagir lorsque ce tortionnaire se pencha vers elle. Ses douces et chaudes lèvres effleurèrent le contour de l’oreille et un léger murmure chatouilla la fine peau : « Réveilles-toi Alice. » Avant d’embrasser la gorge de la jeune musicienne.

Un cri résonna dans la chambre.
« - NON ! MURAKAMI ! »

Haletante, la jeune Chisaragi peina à retrouver son calme. Tremblante, elle tenta tant bien que mal de se lever de son couchage.
Impossible, ça ne pouvait pas être lui. Pas ce Casanova. Combien de fois celui-ci avait-il honoré les élèves de la gente féminine et le plus absurde était qu’elles y retournaient, hypnotisées par ce joueur de flute. Il avait bien essayé de rajouter Rin à son tableau de chasse avec ses belles paroles. Pas de chance, ce beau jeune homme ne l’intéressait pas. Elle se préservait pour un autre. Malheureusement, il eut vent qu’elle recherchait un pianiste inconnu et pour qui elle semblait éprouver une passion hors normes. Alors depuis il l’a surnommait « Alice » soit disant qu’il fallait qu’elle ouvre les yeux et arrête de rêver avant de se faire couper la tête par la reine. De plus, il rajouta que ce n’était pas avec son jeu médiocre qu’elle parviendrait à impressionner son pianiste.
Celui-là… plus détestable on ne trouve pas. Mais peut-être était-il comme son colocataire Muroi-san, une autre gueule d’amour qui fut envoyé sur les roses, pour ne pas dire ronces, par la demoiselle. La voix tranchante de Rin n’avait pas uniquement brisé le silence de la salle de cours.

« -Si tu crois que je vais laisser un mal d’amour me toucher, tu te trompes. »

Dos au mur, les bras de Sorata l’empêchaient de s’enfuir. Mais sa remarque fit perdre son sourire au dragueur.

« - Tu te crois supérieur et attirant mais ça ne marche pas avec moi. Ton regard est beaucoup trop triste, tu sembles près à pleurer. Les autres femmes lui succombent peut-être mais je ne donnerais pas au premier désespéré. Et encore moins à un dépravé qui se jette corps et âme dans les plans Q pour mieux se voiler la face. Tu penses sérieusement qu’en te droguant ainsi tu arriveras changer les choses ? »

La tension qui s’était installé entre eux s’estompa. Lâchant un soupir, offusqué, Sorata libéra sa prisonnière et se dirigea vers la porte. Désenclenchant le verrou, il se tourna vers elle semblant vouloir rajouter quelque chose mais il ne le fit pas et sortit.

Cette réaction avait surprise Rin, elle ne pensait avoir visé juste. Mais lorsque le masque se fendit en même temps que Muroi abandonnait son sourire, elle sentit qu’elle devait lui ouvrir les yeux. Elle ne voulait pas non plus servir de substance pour être jeter ensuite. Se peut-il que Murakami soit comme Muroi-san ? Non ça serait trop facile. Et même si son jeu musical ressemble à celui de son pianiste, il ne pouvait être lui. Les deux années de leur «relation » était suffisamment gravées dans sa mémoire, il y avait une telle intensité et profondeur dans chaque une de ses partitions, il jouait chaque note avec subtilité et le faisait si bien que les paroles en devenaient superflues. Rin n’avait jamais osé frapper à sa porte de peur de gâcher cette communication. A présent, elle regrettait cette hésitation avec amertume.

Un vent léger agita le feuillage des arbres, l’heure de permanence n’allait pas tarder à prendre fin. Sortant son baladeur de son sac, la jeune pianiste effectua un dernier plongeon dans la mer numérique, laissant son cœur battre au rythme d’une chanson du nom de « Numb ». Cela lui rappela le son d’une guitare qu’elle avait perçu un soir en quittant la cour.
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