Dangereux face à face

Hyun Su Lee &

& Sayuri Ôta

Vestiaires de Tenno • le 11 Septembre à 20:05

Elle n’oublierait pas. Elle n’oublierait jamais. Elle connaissait Ah Eun depuis un an et demi à peine et pourtant, elle avait été rarement aussi choquée que ce fameux soir.

Mars 2011.
Les examens de fin de trimestre venaient de s’achever pour tous les élèves de première année, et c’était avec un soulagement non contenu que Sayuri avait quitté la scène. Passer dernière était comme une punition divine à ses yeux : non seulement cela l’obligeait à assister aux prestations des autres, ajoutant un degré de plus à son stress, mais en plus il fallait faire avec cette attente interminable. Au fil de minutes naissait la peur de perdre le fil de sa chorégraphie, l’angoisse que la fatigue accumulé la fasse chuter, il y avait tant à craindre, et pourtant, fidèle à elle-même, elle avait été sublime.

Assis dans la masse de fauteuil rouge recouverts de velours se tenaient alors Ah Eun, et son colocataire Hiro qui avait sans doute été trainé par son ancien colocataire. La salle venait de se rallumer, coupant court à la magie du spectacle, tandis que sur la scène, l’équipe du staff de l’école s’affairait à démonter le sobre décor mit en place : courant vers ses deux camarades, la jeune femme s’était assise entre eux deux, épuisée. Pendant un long moment ils étaient restés là à parler de tout et de rien, bien que le sujet de leurs examens respectifs ait été au cœur de la conversation. Enfin l’endroit fut désert. Hiro partit le premier, bougon comme à son habitude. Habituée aux sautes d’humeur de son colocataire, Sayuri avait jeté un clin d’œil complice à Ah Eun avant de partir aux trousses du brun, tandis que le jeune blond lui assurait qu’il allait partir à son tour. Cela n’avait duré qu’un maigre quart d’heure. Oui, elle ne s’était absentée que quinze malheureuses minutes, et pourtant…
Voyant qu’elle ne tirerait rien d’Hiro, elle voulut prendre enfin un peu de temps pour elle, et profiter de l’heure du dîner pour avoir le vestiaire à elle seule. Manque de chance, sa maladresse légendaire fit qu’elle avait oubliée de reprendre son sac de change laissé derrière les coulisses de la grande scène. Au pas de course elle rejoignit la salle, et à peine avait-elle ouvert les portes que des gémissements plaintifs se firent entendre, résonnant dans l’écho de la salle. Cette voix… C’était celle d’Ah Eun.

Refermant avec précaution la porte sur elle, elle s’avança discrètement, monta les marches menant à la scène à pas de loup, et sans être vue glissa légèrement son visage derrière le rideau.
Le spectacle qu’elle découvrit manqua de la faire hurler.
Ah Eun était là, coincé entre le mur des coulisses et la silhouette d’un garçon que la jeune femme ne connaissait que de vue. Ce dernier tenait son ami d’une main sur la gorge, l’autre tirant en arrière le visage d’Ah Eun par les cheveux. Ah Eun pleurait, tremblait – Sayuri s’apprêta à bondir mais fut stoppée nette – Cet homme embrassait Ah Eun. Et cela n’avait rien d’amical, c’était absolument… Passionnée, désespéré. Et surtout, alors qu’elle le pensait en danger, elle crue défaillir en voyant les mains d’Ah Eun venir se poser avec tendresse sur le torse du garçon. Leur baiser n’en finissait plus, leurs mains se perdaient sur le corps de l’autre. Sayuri sentit son visage rouge au possible – elle devait partir, et vite ! Soudain, alors que la main d’Ah Eun avait glissé un peu trop près de la ceinture de son assaillant, ce dernier vira de bord et asséna une claque épouvantable au frêle danseur qui tomba sous la rudesse du coup.
Les rougeurs du visage de la jeune femme s’estompèrent pour laisser place à une blancheur livide. Ses jambes bougèrent, mais une fois encore l’attitude de l’homme coupa sa volonté. Il venait de s’agenouiller et de prendre Ah Eun dans ses bras. Ce type était malade, ce n’était pas possible ! Mais Ah Eun… Elle ne lui avait jamais vu une expression si tendre, si touchée. Ses yeux brillaient d’amour alors qu’il se blottissait contre celui qui le martyrisait. Elle ne comprenait pas : Ah Eun serait-il masochiste ? ça n’avait pourtant pas l’air d’être son genre, malgré tout, elle ne put que rester sur cette conclusion, et partit sans être vue, et sans en parler à qui que ce soit.

Des mois avaient coulés depuis. Parfois, Sayuri remarquait des marques sur son corps, mais elle en était persuadé : Ah Eun aimait cet homme. En se renseignant auprès d’autres élèves elle apprit qu’il s’agissait de Hyun Su Lee, un élève de la section chant au passé digne des plus grandes tragédies. Elle n’en eut pas pitié, parce qu’elle comprit un jour. Un jour très banal où elle se trouvait en salle vidéo avec Ah Eun. Une vieille comédie romantique britannique. Un soupire. La voix d’Ah Eun murmurant :

- « Moi aussi un jour j’aimerai trouver une personne tendre et attentionnée avec qui partager un bonheur si simple ». Ces paroles, alors même qu’il frôlait une douloureuses marque violette laissée sur son bras. Un accident selon lui… Elle comprit. Ah Eun n’était pas masochiste, loin de là, il était simplement tombé amoureux d’un sale type.

Le temps passa encore. Ah Eun entra en troisième année, Sayuri en deuxième année. Les incidents de ce genre se répétaient et abusaient de la patience de Sayuri. Cette dernière avait usé de stratagèmes psychologiques peu efficaces tel que des menaces laissées par écrit dans le casier de Hyun Su, des regards noirs, mais elle n’avait pas encore eu l’audace de s’y frotter. Elle n’avait pas la carrure pour l’affronter… Mais elle en avait assez, cela devait cesser ! Le 10 septembre, une semaine après la rentrée des vacances d’été, alors qu’elle discutait avec Ah Eun ce dernier confia avoir profité des vacances pour retourner à Busan en Corée voir sa famille. Ah Eun, narcoleptique, ne quittait jamais le pays, sa famille venait à lui pour des questions évidentes de sécurité. Pas difficile à comprendre alors… Il avait fui. Cette situation impossible avait enfin donné la hargne qu’il manquait jusque lors à la jeune femme. C’est ainsi que le lendemain de cette rencontre, profitant de l’heure de repas pour être certaine de ne pas être dérangée, elle alla le trouver.

Il était tranquillement posé sur une chaise de la cafétéria, les yeux rivés sur son assiette qu’il n’avait pas touché. Sayuri resta debout – elle se devait de gagner en supériorité ne serait-ce que pour quelques instants. Plus menaçante que jamais, elle grinça un sec :

- « Suis-moi »

Étrangement il ne posa pas de question, mais son regard semblait trahir une certaine compréhension de la situation. Elle trainait trop avec Ah Eun pour qu’il ne l’ait pas déjà vu, et de ce fait, certainement devinait-il déjà ses intentions. Mais pour l’heure Sayuri s’en moquait. Son cœur battait à tout rompre dans sa poitrine, son estomac se crispa silencieusement de stress, mais elle ne flancha et continua jusqu’à entrer dans le vestiaire complètement désert à cette heure-ci.

Elle s’arrêta, il la dévisagea de toute sa hauteur, l’air mauvais. Pas du genre à tourner autour du pot, elle lui lança alors cash sur le ton le plus mauvais qu’elle put prendre.

- « Je sais ce que tu fais à Ah Eun. J’ai eu beau te prévenir plusieurs fois, mes avertissements n’ont pas eu l’air d’avoir d’effet dans ta petite tête alors je vais te le redire une dernière fois, et en face pour que ce soit bien clair : ne t’approche plus jamais de lui. »

Elle s’attendait à ce qu’il s’énerve, à ce qu’il s’en aille, à tout mais pas à ça… Souriant de la façon la plus sadique qui soit, il lui tourna le dos le temps d’aller fermer le verrou de la porte du vestiaire, puis revint vers elle, bien moins souriant cette fois-ci…

Les cours de chant ! Ah... heureusement que cela existait ! C'était bien une des rares choses qui le rendaient de bonne humeur. Lorsqu'il pouvait se concentrer sur sa voix, encore et encore, prononçant les paroles de chansons autant composé par lui-même ou par d'autre compositeur, il se sentait bien; c'était son élément. Il savait qu'il voudrait poursuivre son rêve une fois ses études terminées. Il allait devenir quelqu'un de célèbre; jamais il ne deviendrait comme son crétin de père. Oh non... Il ne voulait aucunement lui ressembler, bien que ses actions de violences lui rappelaient à quel point il s'était fait battre durant sa douloureuse jeunesse et il n'en avait parlé presque à personne. Il n'était pas du genre à se confier, à parler de ses sentiments intérieurs. La preuve, il n'arrivait même pas à dire à Ah Eun qu'il l'aimait... Il le lui prouvait en utilisant un peu de brutalité... C'était son côté mâle Alpha, probablement.... Hyun Su aimait bien tout contrôler et déjà qu'il avait de la misère à accepter qu'il aimait un garçon, cela rendait la situation beaucoup plus délicate et il n'arrivait plus à se raisonner.
Par contre, le chant arrivait à l'apaiser. Quand il avait l'occasion de chanter, il prenait cette chance d'une main ferme, ne pouvant pas passer à côté.

Cependant, chanter pendant un long moment, répétant des gammes, ainsi que des octaves pour toucher le maximum de ton dans sa voix, il était assoiffé et surtout, affamé. Au moins, c'était son dernier cours de la journée, il était bien content et satisfait de lui-même. Sauf qu'après... Qu'allait-il faire de sa soirée ? Il l'ignorait. Bon bah ! Allons manger et on verra après, songea-t-il pour lui-même.
Ce fut d'un pas normal -pour une fois- qu'il quitta la salle, l'esprit en paix. Pour le moment, ses comptes avec Ah Eun avait été réglé, il avait chanté, bref, il était au paradis en ce moment même. C'était rare qu'il pouvait profiter d'un tel sentiment de confort en lui.
Le son de son ventre qui gémissait le tira de ses pensées et il dévala l'escalier rapidement pour se rendre à la cafétéria. Sauf qu'en arrivant sur place, il fut fâché de constater la lignée de personne et il dû attendre près de dix minutes avant de pouvoir aller se chercher une assiette. Mais, pendant qu'il attendait, parfois, il volait la nourriture des élèves qui passaient devant lui, prenant rapidement un légumes ou autre aliment facile à attraper d'un mouvement rapide de la main. Quand il avait faim, il ne pouvait pas attendre.
Pourtant, lorsqu'il se retrouva assis à sa table, son assiette devant lui, il semblait que ce qu'il avait prit n'avait pas l'air aussi délicieux, comme si les cuisiniers avait tout fait de travers le repas. Ce n'était pas ce qu'il avait souhaité mangé... Kusso.... Il détestait quand ce genre de chose arrivait!! Il y avait des employés et ils ne pouvaient même pas faire leur travail eux-même... ridicule...

C'est alors qu'une présence ce fit à côté de lui, pendant qu'il fixait avec énervement son assiette. La présence près de lui l'intrigua et il leva ses yeux noisettes vers l'enquiquineur. Quelle ne fut pas la surprise de voir la jeune Sayuri... Elle en avait mit du temps avant de venir le voir ~

- « Suis-moi »

Il la regarda sans bronché et se leva quand elle lui tourna le dos, la suivant à travers la cafétéria. Beaucoup les regardaient au passage, car ils se demandaient tous ce qu'une deuxième année pouvait bien faire avec un troisième année... Hyun Su enfouit ses mains dans ses poches de jeans et ne se pressa pas pour suivre la jeune femme. Il n'avait particulièrement pas envie de l'entendre parler, mais à quoi bon, il était curieux de savoir ce qu'elle lui voulait cette fois, ou bien, quel genre d'avertissement elle avait l'intention de lui dire.
C'est un peu avec de la surprise qu'il constata de l'endroit où elle l'entraînait. Les vestiaires... Ne savait-elle pas que c'était risqué qu'un gars et une fille se retrouvent au même endroit ? Ce pouvait être bien louche, mais cela le fit sourire intérieurement. Elle voulait discuter en paix...
D'un air ennuyé et mauvais, son expression définissait assez bien qu'il n'était pas vraiment ravi de se trouver en sa compagnie et il attendit qu'elle ouvre la bouche, la détaillant de haut en bas.

- « Je sais ce que tu fais à Ah Eun. J’ai eu beau te prévenir plusieurs fois, mes avertissements n’ont pas eu l’air d’avoir d’effet dans ta petite tête alors je vais te le redire une dernière fois, et en face pour que ce soit bien clair : ne t’approche plus jamais de lui. »

Ah oui... Il savait qu'elle le savait. Il n'était pas idiot à ce point et... il savait observer. Il poursuivit de la détailler, voyant qu'elle était plutôt mal à l'aise en sa compagnie. et puis, qui ne le serait pas ? Même Ah Eun l'était ! Son agressivité était assez populaire entre eux... Pourtant, sa dernière phrase le fit sourire. D'un sourire plutôt malsain, sadique. Mais sans dire un mot, il s'était détourné et il était allé verrouiller la porte des vestiaires. Elle avait voulu parler en paix, dans un endroit désert, alors, il allait compléter son souhait jusqu'à la fin...
Quand il revint vers elle, il n'était pas du tout très content. Son air mauvais avait repris le dessus de son air jusque là un peu moqueur, mais maintenant, c'était différent. Il s'avança vers elle jusqu'à ce qu'elle soit complètement appuyée contre le mur du vestiaire. Il la fixa d'un regard noir et il se pencha vers l'avant, la courbant légèrement sur le côté.

- Et toi, écoutes-moi bien petite sotte... Ce ne sera certainement pas une petite deuxième année qui va me dire quoi faire. Je vais m'approcher autant que je le voudrai d'Ah Eun. Et ce qui se passe entre lui et moi, ça ne te regarde pas du tout. Des petites marques de propriété, tu connais ? Certainement pas... Les garçons doivent te fuir, au lieu de t'approcher. Tu es beaucoup trop fouineuse pour eux...

Il se redressa, mais ne la quitta aucunement des yeux. Il voulait qu'elle comprenne son message.

- Et je me permet de te faire un avertissement; arrête de mettre ton nez dans ce qui ne te regarde pas. Je te le répète, ce qu'il y a entre Ah Eun et moi, ça ne te regarde aucunement. Rentre ça dans ta petite tête si tu ne veux pas te créer plus d'ennemis...

C’est ainsi qu’il le prenait ? Sayuri ne put réprimer un rire moqueur et assuré.

- « Pff, tellement prévisible »

Alors que l’expression de Hyun Su sembla se décomposer, la jeune femme ne parvint à se retenir. Alors c’était de ça dont elle avait eu si peur ? D’un sale type se pensant supérieur parce que plus âgé et qui n’avait pour argument qu’un simple « ça ne te regarde pas ». Pitoyable. Elle le trouvait pitoyable, et comptait bien le lui faire comprendre. Profitant de leur proximité, le visage de la jeune femme changea du tout au tout. Aussi sombre que lui pouvait l’être, elle agrippa le tissu du haut du garçon sans une once de crainte dans le regard, profitant de cette nouvelle proximité afin de se hisser un peu plus sur ses pieds.

- « Vos relations ne me regardent pas ? T’es con ou quoi ? Elles me regardent parce qu’Ah Eun est mon ami, n’importe qui de normalement constitué le comprendrait ! »

Malheureusement pour la jeune femme, bien que surpris, Hyun Su ne sembla pas se dégonfler, bien au contraire. Il lui conseilla alors amèrement de ne pas mettre son nez dans des affaires ne la concernant pas au risque de s’attirer de gros ennui, et un ennemi qui lui était déconseillé d’énerver. Une sueur froide lui parcourut l’échine, dans sa mémoire se réfléchissaient les images d’Ah Eun soumis à cet homme. Elle avait beau gagner en assurance, elle avait beau être décidée à ne plus fuir, un instinct primaire lui conseilla de cesser de suite son petit jeu.
Elle ne faisait pas le poids. S’il lui offrait les mêmes traitements que ceux qu’il appliquait à Ah Eun, elle ne se relèverait pas aisément, et elle n’aurait certainement pas droit aux tendres consolations qu’il offrait au frêle danseur. Elle devait arrêter là, elle devait se calmer, mais comment faire ? C’était simplement impossible. Elle ne pouvait oublier la douleur d’Ah Eun. Son Ah Eun, comme un frère…
Il avait beau être l’aîné, elle se sentait le besoin et le devoir de le protéger. Il le fallait. Ne pas flancher. Ne pas avoir peur. Sa main toujours crispée sur le vêtement de Hyun Su, elle serra davantage sa prise, incapable de quitter le regard noir de son dangereux aîné.

Un moment, ils restèrent ainsi à se fixer, se provoquant silencieusement du regard, jugeant par ce maigre contact de la volonté de l’autre.
Sayuri ne céda pas, au contraire, plus provocante que jamais, elle lui assura :

- « T’avoir pour ennemi ne me fait pas peur Hyun Su. »

Ce n’était vrai qu’à moitié : la partie d’elle-même consciente de son désavantage physique tremblait de peur au fond. Sans qu’elle ne le sente sa lèvre se mit à trembler légèrement de rage et d’appréhension, pourtant, dans sa voix aucun trémolos. Elle continua de plus bel.

- « Qu’importe tes menaces, et qu’importe tes réactions, tu me trouveras toujours sur ta route ! »

Alors qu’elle achevait sa phrase sans que leurs yeux ne se soient lâchés, elle sentit la main de l’homme se placer sur celle qu’elle avait posée sur lui. Elle serra les dents, se faisant violence pour résister. Hyun Su n’était pas quelqu’un de tendre, et il le lui prouvait en silence, en broyant sa main.

S'il n'aurait pas été.... homosexuel... Hyun Su aurait probablement aimé des femmes avec un certain caractère. Il aimait bien lorsqu'on lui tenait tête; cela prouvait qu'il n'était pas le seul sur Terre avec un certain mauvais caractère... Ça l'aurait probablement été excitant pour lui, mais bon... Comme il n'était pas hétéro malgré lui, il ne pouvait pas s'y intéresser.
Il arqua un sourcil lorsque Sayuri l'attrapa par le collet de son chandail. Il la fixa du regard, presque ennuyé.

- « Vos relations ne me regardent pas ? T’es con ou quoi ? Elles me regardent parce qu’Ah Eun est mon ami, n’importe qui de normalement constitué le comprendrait ! »

Non mais, elle était soûlante, cette fille...

- La vie privée, ça te dit quelque chose ? Je n'aime pas vraiment lorsqu'on se mêle de mon business. Et surtout pas les amis qui entourent cette relation qui n'a pas rapport avec eux.

Il serra la mâchoire et l'observa en penchant la tête légèrement sur le côté. Il ne pouvait pas vraiment espérer qu'elle lâche le morceau. N'importe qui assurerait une protection pour leur proche. La preuve, il le fait lui-même, sauf que les autres voient ça du côté négatif. C'était fatiguant de se faire juger par les autres quand ils ne comprenaient pas une situation... C'était beaucoup plus facile de dire n'importe quoi, empirant toujours les cas. C'est pour ça qu'il n'aime pas socialiser avec ce genre de personne. Non... Les effrayer était était beaucoup plus amusant. Il assurait une autorité, indirecte, mais elle était bien là. On ne lui parlait pas vraiment, mais il s'en contre-fichait. Il pouvait s'attarder sur autre chose- comme sur Ah Eun- au lieu de telles conneries.

- « T’avoir pour ennemi ne me fait pas peur Hyun Su. »

Cette unique phrase le fit sourire. Un mélange d'un sourire moqueur et sadique... Hmmm. Elle lui faisait une si belle proposition, en ce moment. Rajouter Sayuri comme son ennemie jurée, il aimait bien le terme. Il n'était pas effrayé, bien au contraire, cela l'amusait plus que tout.

- « Qu’importe tes menaces, et qu’importe tes réactions, tu me trouveras toujours sur ta route ! »

- Oh... J'espère bien que tu te trouveras sur ma route... Je sens qu'on va bien rigoler à chaque fois ~

Il sourit sadiquement, en voyant sa réaction, puis il perdit son sourire, reprenant plutôt son air mauvais, menaçant. Il la fixa longuement dans les yeux et s'empara de sa main, ou plutôt de son petit poignet qu'il pourrait casser en un sec mouvement. Il assura simplement une lourde pression afin qu'elle lâche prise sur son collet. Et c'est ce qu'elle fit au bout d'un moment, sachant que la douleur qu'il lui infligeait était insupportable.
Elle avait un petit aperçu de ce qu'il était capable de faire et elle pouvait partager une petite douleur pour son cher Ah Eun. Son regard devint plus menaçant et il l'avertit une fois de plus ;

- Si tu ne veux pas que la situation s'empire pour Ah Eun par ta faute, n'essaie plus de te mêler de cette histoire, compris ? Je ne crois pas que tu voudrais que ton ami soit plus mal en point qu'il ne l'est déjà, hein ?

Il lui relâcha sèchement son poignet, une petite marque rouge ceinturant le tour. Il avait une poigne d'enfer ! Mais bon, il s'en fichait. Il voulait qu'elle le comprenne.

- Comme ça, si tu fais ce que je dis, peut-être que je pourrais être plus gentil avec lui. Je pourrais faire des efforts de mon côté. Mais... Quand je suis vraiment énervé, je ne me contrôle plus... Rentre ça bien profondément dans ta petite tête.

Il sourit méchamment et se recula d'un pas.

[H.J: Si tu le veux bien on termine sur ta réponse, et moi je vais commencer notre premier topic avec Luka dans la salle de danse =p ♥]

C’était donc à ce point. Du chantage ?! Son silence pour le bien être d’Ah Eun ? Que pouvait-elle encore ajouter ? Que pouvait-elle encore faire ? Le frapper ? Ce serait jouer son jeu, et de toute façon cela la desservirait autant qu’Ah Eun. Et puis, pour peu que ce type soit assez cinglé pour le lui rendre… Fébrile, elle ne put contenir un léger rictus en vue de la douleur que lui avait laissé Hyun Su. Elle se sentait faillir, n’être que la dernière des idiotes. Comme toujours, son côté « grande gueule » avait pris le dessus, mais pour la première fois elle s’en était mordu les doigts.
Incapable de se défiler pour autant, elle ne quitta pas Hyun Su des yeux, et tenta de changer de stratégie. Ce type ne céderai pas à la menace, alors, autant jouer sur le plan émotionnel, si tant est que ce dernier puisse être touché par quoi que ce soit.

- « Tu n’es vraiment qu’un pauvre type Hyun Su. » Commença-t-elle, méprisante. « Tu as près de toi quelqu’un qui tient à toi assez fort pour te… Pour te laisser faire ça, et toi ! Comparé à Ah Eun tu n’es qu’une mauviette, un lâche, un pauvre con incapable de s’assumer assez pour profiter du bonheur qu’il a devant les yeux ! »

Là pour le coup, elle s’était surprise elle-même. Décidément, elle ne pouvait rien y faire. Elle avait beau se dire d’arrêter de jouer les filles hautaines, d’arrêter de dire tout fort ce qu’elle pensait, c’était plus fort qu’elle, ça sortait tout seul. Sa dernière phrase provoqua une telle réaction sur le visage de Hyun Su que la jeune femme recula elle-même d’un grand pas en arrière. Son cœur se mit à battre plus fort encore. Il n’y avait plus qu’une seule solution, elle ne voulait pas rester dans les parages quand il se déciderait à lui répondre. Tentant de garder avec elle son courage, elle retrouva son chemin vers le regard noir de l’homme face à elle, et acheva sur ces mots :

- « Mais soit ! Puisque c’est là ce que tu souhaites, pour le bien être d’Ah Eun je n’interviendrai plus dans vos affaires, par contre, toi, de ton côté, réfléchis un peu à ce que tu es en train de faire. »

En quelques enjambées, elle marcha droit devant sans s’arrêter, passa devant Hyun Su, le contourna pour venir enfin se positionner devant la porte. Elle se sentait déjà plus légère. Au moins elle avait été au bout de ce qu’elle voulait lui dire sans avoir eu à profiter des effets désastreux que son petit discours avait dû avoir sur l’humeur du chanteur. Malheureusement, à peine avait-elle déverrouillée la porte que la main du garçon cogna avec force dans la porte, empêchant Sayuri d’ouvrir cette dernière. Face à la fureur de Hyun Su, elle déglutit difficilement.

Bon sang, dans quel genre de pétrin s’était-elle encoure fourrée ?!

- « Tu n’es vraiment qu’un pauvre type Hyun Su. » Commença-t-elle, méprisante. « Tu as près de toi quelqu’un qui tient à toi assez fort pour te… Pour te laisser faire ça, et toi ! Comparé à Ah Eun tu n’es qu’une mauviette, un lâche, un pauvre con incapable de s’assumer assez pour profiter du bonheur qu’il a devant les yeux ! »

Il fit un rire sec et pencha légèrement la tête sur le côté. Elle était vraiment pas décidé à arrêter de parler. Elle s'enfonçait plus qu'elle le croyait. Si elle pensait sérieusement qu'il allait l'écouter, elle se mettait le doigt dans l'oeil ! Il n'était pas du genre à écouter les autres, alors pourquoi ferait-il ce qu'elle voulait. C'était ridicule et il n'avait pas l'intention de lâcher prise lui aussi de son côté. Ils avaient un caractère semblable, deux personnes d'un même trait de caractère ne pouvait pas bien s'entendre. Il y aurait toujours de la confrontation. Mais ça, Hyun Su ne craignait pas, cela. Non... Il adorait lorsqu'on le provoquait, puisqu'il pouvait répliquer à sa guise, comme bon lui semblait. Et, si c'était trop dur, il n'avait qu'à se défouler sur le pauvre Ah Eun. Il était là pour ça, non ? Pourtant, la dernière phrase lui fit fermer sa main en un point. De quoi se mêlait-elle encore ?

- Oh... Pense ce que tu veux de moi, Sayuri. Je gère ma vie comme je le veux et ce n'est pas de ton foutu problème si je n'arrive pas à assumer quoi que ce soit. Et... Ah Eun, il ne faut pas me comparer à lui... Il n'a tout simplement pas de "couille" pour me dire sa façon de penser. Il a peur. Peur de moi. Alors, je ne vois pas ce qu'un signe de domination peut paraitre comme étant "mauviette". Maintenant, que c'est fait, rien ne pourra changer, tu comprends ? Tu ne pourras rien changer de cette situation.

Il se pencha légèrement vers elle, son regard plus mauvais et perçant, plongeant dans celui de la jeune femme.

- Tâches de ne pas trop m'emmerder. Les conséquences pourraient être plus pires qu'elles ne le sont déjà...

Il la regarda passer à côté de lui, mais il ne fit rien pour la retenir. Si le sujet de conversation était clos, tant mieux ! Il pourrait continuer ses occupations sans l'avoir dans ses pattes. Les femmes, c'était vraiment chiant. C'était toujours curieuses et se mêlaient jamais de leur affaire. 'fallait toujours qu'elle mettent leur nez pour jouer à la police ou bien tout simplement, tenter de calmer une situation, comme le ferait une psychologue ou autre chose. Mais, il ne pouvait simplement pas lever la main sur elles. C'était contre son gré. Il ne les aimait pas, les femmes, mais pas au point de leur faire du mal. Alors, il frappait ailleurs. Qu'y avait-il de mal à ça ?

- « Mais soit ! Puisque c’est là ce que tu souhaites, pour le bien être d’Ah Eun je n’interviendrai plus dans vos affaires, par contre, toi, de ton côté, réfléchis un peu à ce que tu es en train de faire. »

Il serra les dents et eut la brusque envie de frapper dans le mur. Non mais ! Ce qu'elle était idiote, cette fille ! Elle en avait mis du temps à comprendre ce qu'il lui disait depuis le début... Il se retourna et alla brusquement posé sa main contre la porte, la refermant brutalement, alors qu'elle venait à peine de l'ouvrir. Il la força à la regarder, le regard noir.

- Réfléchir à ce que je suis en train de faire ? Tu es en train de te monter un plan quelconque, pour venger Ah Eun ? Et puis... Je n'ai pas d'ordre à recevoir de ta part. Ta vie misérable n'a rien avoir avec la mienne. Alors, je suis content de savoir que tu ne te mêleras plus de ça, même si j'ai du croire à te croire. Abandonnée facilement comme tu le fais... Je m'attendais à plus que ça de ta part. Je suis déçu.

Il la poussa de côté et quitta le premier le vestiaire. Enfin, cet échange inutile venait de prendre fin. Il commençait à être temps ! Elle commençait sérieusement à l'énerver. Les gens qui prenaient trop soin, voir exagéré, de leur proche, ça le dégoûtait. Il n'attendait que ça, d'un côté, qu'Ah Eun le confronte. Juste une seule fois. Mais, il savait qu'il ne le pourrait pas. Et puis, une part de lui-même aimait Ah Eun effrayé. Ça l'excitait encore plus lorsqu'il s'abandonnait à lui. Mais ça, Sayuri ne pouvait pas comprendre. Elle ignorait complètement ce dont elle parlait. Elle parlait plus avec ses yeux qu'avec autre chose. Misérable...

The END